"Vento em madeira" au Café Vinilo
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par: Melanie Fusaro
photo: Anita Kalikies

Mercredi 13 janvier 2010

Sur la lancée de mes récentes découvertes culturelles, j’ai fait la connaissance d’un endroit charmant, où l’on peut grignoter de délicieux amuse-bouches (ou plus si appétit), siroter de la bière artisanale, tout en écoutant de la bonne musique, dans un cadre intimiste et accueillant: le Café Vinilo. [1]

Dimanche soir, sur la petite scène au fond du restaurant, le groupe brésilien « Vento em Madeira » a fait souffler un vent de liberté, avec des compositions créatives et des improvisations endiablées, une énergie à revendre et beaucoup de générosité.

Mais qui sont-ils ?
Léa Freire et Teco Cardoso sont deux amis de longue date ; leur collaboration remonte aux années 70, quand, au sein du CLAM (école de musique du Zimbo Trío), ils ont monté un ensemble musical qui a déjà produit différents CD : “Quinteto”, “Meu Brasil”, “Cartas Brasileras” et “Waterbikes”, enregistré au Danemark avec le pianiste Thomas Clausen. Teco et Léa, se sont ensuite détachés de leurs maisons de disques respectives (Núcleo Contemporáneo et Maritaca) pour s’orienter vers des productions indépendantes, consacrées à la musique brésilienne.

Le CD ”Cartas Brasileras“ est devenu par la suite une sorte de panorama de la musique intstrumentale contemporaine de São Paulo, avec plus de soixante musiciens réunis en différentes formations, allant du duo chant et piano à un orchestre symphonique complet.

Un défi était né : comment transporter ces nouvelles compositions, orchestrations, ces nouveaux arrangements, pour une formation plus petite, tout en conservant ses caractéristiques ?

Réponse : « Vento em madeira », un quintette formé par l’élégant piano de Tiago Costa, qui participe également à la composition et à l’arrangement ; la contrebasse précise, et fondamentale, de Fernando Demarco, rentré au Brésil après un long séjour en Europe ; la batterie/percussion polyrythmique et créatuve d’Edu Ribeiro, lui aussi responsable de certaines compositions et certains arrangements ; tous ces bois dialoguent entre eux et avec les vents des flûtes (soprano et basse) de Léa Freire et les saxos (soprano et alto) et les flûtes du polyvalent Teco Cardoso, tous les deux compositeurs. Un travail d’auteur, qui ne manque pas aussi de revisiter et rendre hommage à de grands maestros comme Moacir Santos et Nelson Cavaquinho / Amãncio Cardoso.

« Vento em madeira », c’est un carrefour de rencontres, entre la musique populaire et classique, improvisée et structurée, de chambre et de rue:
"Encuentro de una invisible y poderosa fuerza como la del viento, atemporal, inmaterial, con la sólida y enraizada estructura de la materia / madera que también lo recicla y reoxigena, Yin/Yang, consonancias y disonancias, viento y madera".

« Rencontre d’une force invisible et puissante comme celle du vent, intemporelle, immatérielle, avec la structure solide et enracinée de la matière / du bois [2] qui le recycle et le réoxygène. Yin/Yang, consonances et dissonances, vent et bois ».

Et en effet, les mélodies aériennes se fondent avec harmonie, s’envolent vers des destinations lointaines où elles se chargent d’énergie, de vent, de folie, et reviennent éclatantes, percutantes, bouleversantes, comme un tourbillon de sons ; le Brésil est là, avec sa fantaisie, l’allégresse du carnaval, les couleurs d’une terre gorgée de soleil, dans les percussions de la « batucada », les pépiements des flûtes, la chevauchée du piano… et il rencontre l’Argentine, avec deux invités tout aussi doués : Juan Quintero, qui pince sa guitare avec une délicatesse pleine de poésie, et Carlos Aguirre, dont l’accordéon vibre, crie, pleure et chante, pour le grand bonheur de ses admirateurs, et de tous les mélomanes présents dans la salle.

Amateurs de musiques sans frontières, notez bien ce nom : « Vento em madeira », une rafale de talents.

[1] Café Vinilo - Gorriti 3780 (y Salguero) – Lundi à Vendredi de 12h à 15.30 hs, Lundi à Dimanche de 20h à 02 hs. Tel: 0054 (11) 4866-6510 ; http://www.cafevinilo.com.ar : la programmation du Café Vinilo propose aussi des expositions artistiques et des projections cinématographiques, le tout pour des sommes plus que modiques.
[2] En portugais, il y a ici un jeu de sonorités entre « materia » (« matière ») et « madera » (« bois ») qu’il est assez difficile de rendre en français…
Par Passerelle - Publié dans : Intermède musical

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